SORNETAN
Un nouveau cœur pour une nouvelle vie
«Non, jamais ça! Je veux rentrer à la maison, faire la fête et attendre la fin!» Ce fut la réaction de James Gerber, lorsque les médecins de l’Hôpital de l’Ile lui ont annoncé qu’une transplantation cardiaque était envisagée dans son cas.
Tout a commencé à fin juin 2010: Difficultés respiratoires, manque de souffle pour tirer sur sa cigarette… James Gerber quitte son travail le 1er juillet. Le médecin diagnostique une pneumonie. Un week-end à la maison, puis les urgences à Moutier où l’examen révèle une cardiomyopathie ( maladie du muscle cardiaque ) qui engendre un disfonctionnement général. Après une hospitalisation de deux semaines, le jeune père de famille rentre chez lui avec les médicaments nécessaires à une insuffisance cardiaque. Au bout de trois, puis quatre semaines, la situation se dégrade. Retour à Moutier, aux soins intensifs, puis transport à Berne. C’est là qu’il apprend, le 2e jour, que la gravité de son état exigera sans doute une transplantation et qu’il faudrait qu’il se mette de suite sur la liste d’attente. Coup de massue pour James Gerber, révolte et incompréhension. Il passe la nuit sans fermer l’œil, et réitère son refus le lendemain aux parents accourus pour le convaincre de saisir cette chance de survivre.
La nuit suivante porte conseil. Reposé, il est réceptif aux paroles des médecins et de ses proches. Il accepte enfin. Son cœur s’affaiblissant de jour en jour, relié à des tuyaux qui le maintiennent en vie, et le moindre de ses gestes sont surveillés par l’équipe médicale. Placé sur la liste d’attente, il sait qu’il devra peut-être attendre plusieurs mois, et que la pose de pompe mécanique externe sera envisagée, si aucun organe n’est à disposition les prochains jours. Dix longues journées s’écoulent. Un vendredi soir, le miracle se produit: «Nous avons un cœur pour vous!»
D’une durée d’environ cinq heures, l’opération se déroule pendant la nuit. Selon les chirurgiens elle n’est pas la plus difficile, mais comporte de nombreux facteurs de risques et de rejets. Le samedi soir 28 août, James Gerber émerge d’une longue narcose. Il tâte sa cage thoracique: elle est refermée. Le nouveau cœur est en place, on n’a pas dû recourir aux pompes. «Tout s’est bien passé», confirment les médecins. Dimanche à midi, on enlève le tuyau de sa bouche et il peut manger. Le soir, il se tient debout à côté de son lit. Deux semaines se passent à Berne, ponctuées de nombreux contrôles. On détecte que le pouls du nouveau cœur est trop faible et on lui adjoint un pace-maker pour le stimuler. Suivent quatre semaines à la clinique du Noirmont, où James Gerber fait l’apprentissage de sa nouvelle vie.
Quatre semaines d’intense activité pour son épouse Lucie Gerber-Juillerat. Après avoir soutenu son mari dans son épreuve, la voilà confrontée à un impérieux devoir pratique: L’appartement doit être complètement nettoyé et désinfecté. Sus aux bactéries cachées dans les tapis, les rideaux et la literie! Devant la tâche, Mme Gerber songe à déménager. C’est alors que se manifeste un formidable soutien de la population et des amis. Quelque 400 heures de travail bénévole sont effectuées en un mois. Plafond, poutres, boiseries, tous les objets sont désinfectés afin de ménager le système immunitaire du nouveau transplanté. «Dans les périodes difficiles, on développe des énergies insoupçonnées. J’ai été bien aidée, et mon petit garçon aussi», conclut Mme Gerber. /jh.
SORNETAN
Un style de vie
«M. Gerber, quel regard portez-vous sur votre parcours?» - J’ai eu une chance énorme de recevoir un cœur en peu de temps. Si ma santé s’est rapidement dégradée, elle s’est tout aussi rapidement améliorée. Avec une convalescence de six semaines, je m’en tire bien. Je reprends mon travail cette semaine à raison de 20 %.
«Connaît-on la cause de votre maladie?» - Non, les médecins n’ont pas confirmé la présence d’un virus. Ils parlent de malchance dans mon cas.
«Qu’est-ce qui a changé pour vous?» - Mon style de vie est différent. Avant j’étais hyperactif.
Je donne maintenant la priorité à ma santé, à mon bien-être. Je marche, suis attentif à la nature, surveille mon hygiène et mon alimentation. Mon expérience me pousse à encourager vivement le don d’organes. Je tiens surtout à remercier les équipes médicales, mes proches, mes amis et connaissances, ainsi que la commune. Leurs soins et leur soutien m’ont permis de rester en vie.
Organisée par le Conseil communal de Sornetan, la traditionnelle soupe aux pois du 2 janvier a connu un grand succès. Le produit de la collecte, qui se monte à 1200 francs, a été versé à la Fondation Swisstransplant, à Berne. Les autorités communale remercie encore tous les habituées du Petit-Val et d’ailleurs d’avoir si généreusement soutenu cette action en faveur de la famille précité et swisstransplant. /jh
Le don d'organes sauve des vies. Parlez-en à votre entourage, tant que c'est vous qui décidez.
Plus d'info sous www.swisstransplant.org